Ep #10 : Les signes d’une relation amoureuse toxique – Conseils de [La FAQ Psy]

par | 08/04/2024 | Articles | 0 commentaires

Cet article sera un peu plus long que d’habitude alors si vous en avez la possibilité prenez-vous un petit thé, café ou un verre de vin avec un apéro pendant l’écoute de ce sujet riche et intense. Pour ma part, je serai plus coca rouge avec un tartare saumon avocat (et la sauce salée c’est important !), mais bon je ne peux pas écrire et manger en même temps alors faites vous plaisir pour moi ! 😉

Je propose à Delphine (nom d’emprunt qu’elle a choisi) de me suggérer une question pour mon prochain épisode de podcast. La voici : “Comment on fait pour reconnaître une relation toxique ?” Elle m’accorde toute sa confiance pour que je retranscrive librement et sans tabous le contenu de notre échange. Je précise à nouveau que cette lecture ne fait pas office de vérité absolue ni exhaustive mais elle vous donnera tout de même certaines compréhensions et clés de réflexion à adapter à vos propres situations !

⚠️ La lecture de ce sujet n’est pas faite pour tous les publics car il relate une relation amoureuse où la violence est omniprésente (violence physique, déviances sexuelles et état suicidaire). Je vous laisse donc le soin de savoir si vous pouvez lire cet article en entier ou si vous préférez sauter le début et aller directement en fin d’écriture, à l’avant-dernière sous-partie : “Relation toxique: les signaux d’alerte”. ⚠️

Écoutez l’Épisode de podcast : 🎙️ Ep #10 : Les signes d’une relation amoureuse toxique – Conseils de [La FAQ Psy]

1. L’histoire de Delphine

Une relation amour-haine

Je lui demande de me donner un ou plusieurs exemples de situations vécues qui sont à l’origine de cette question, voici celle qui ressort :

Il s’agit d’un ex avec qui je suis retournée plusieurs fois, sur 8 ans, et avec plusieurs coupures. C’était un amour très fort ressenti dès le départ, on s’aimait à la folie au début mais après il m’a énormément rabaissé. C’était comme s’il lui faisait ressentir que lui était fort et qu’elle ne servait à rien. Il y avait beaucoup de disputes, cela devenait physique, on se tapait dessus ou on faisait l’amour très brutalement. J’en souffrais et je ne savais pas comment sortir de là mais j’y retournais les deux pieds joints dedans”.

J’explore donc avec elle cette situation en lui posant plusieurs questions de plus en plus précises au fur et à mesure de notre échange. Voici le résumé de ce qu’elle me partage :  

Je restais par “amour inconditionnel” malgré les blessures physiques et mentales, j’étais folle amoureuse de lui et lui fou amoureux de moi. Dès qu’on n’était plus ensemble, il buvait et faisait des conneries. Par exemple, un jour j’ai appris qu’il avait foncé dans une barrière avec sa moto. Dès qu’on était en rupture, il passait son temps à vouloir me récupérer. Il voulait prouver qu’il m’aimait “à en mourir”. Avec lui, je me sentais redevable. C’est mon premier amour, on a créé un lien psychique mais aussi physique. On avait une forte attirance sexuelle. Après avoir couché ensemble on se sentait mal mais en même temps on appréciait ce moment. J’adorais ce côté sauvage dans le feu de l’action, ça m’excitait même si je sais que ce n’est pas normal de ressentir ça. Je ressentais sa folie, ça me faisait peur et mal mais j’en voulais plus quand même ; je sais que même des fois je créais des disputes pour rien juste pour avoir ce type de sexe, même moi je me dis que j’ai l’air d’une folle en disant ça. Car il y avait des coups au visage entre nous et du au sexe violent avec de la sodomie ou un acte sexuel sans préliminaires avec étranglement ; il me disait de me laisser faire, puis il faisait comme s’il ne s’était rien passé. On savait que ce n’était pas sain, qu’il ne fallait pas le faire mais en même temps on le faisait. Je me sentais heureuse et malheureuse, les deux en même temps. Je me sentais à la fois coincée et en même temps libre par rapport à ses problèmes avec ses parents parce que pour moi c’était pire que d’être dans une relation amoureuse même si j’ai encore des doutes qu’elle ait été toxique. Je préférais remplacer une relation par une autre car c’était moins douloureux. 

J’ai eu autant de moments hauts que bas, des moments magiques comme quand elle je suis tombée enceinte. On était vraiment collés avec mon copain, comme des âmes-sœurs, mais au moindre petit problème je vivais un retour à la réalité, on se disputait pour un oui ou un non. Ça dégénérait physiquement au point que j’avais peur de lui et lui avait peur de ses propres réactions. On s’éloignait quand ça dégénérait et on se remettait ensemble. Il me disait : “par pitié pardonne-moi”. J’ai mis fin à notre relation à 5 mois et demi quand j’ai perdu le bébé, j’ai eu le déclic que je devais arrêter cette relation car la peur était beaucoup plus grande que l’amour que je ressentais.

Eh oui, dans le cabinet du psy on entend aussi ce genre d’histoires et même quand on pense être un cas isolé, malheureusement, il y a plus de gens qui vivent la même chose que ce que l’on croit. En tant que psy on a donc la responsabilité de pouvoir accueillir à minima ce genre de discours, sans répression émotionnelle VS empathie incontrôlée, chercher à dédramatiser ou au contraire à nier la souffrance de l’autre. On a tous des limites sur ce que l’on est capable d’accueillir mais il faut pouvoir rester suffisamment professionnel pour être à minima dans une écoute bienveillante et active et réorienter le patient si on ne se sent pas capable de le prendre en charge, sans pour autant lui dire de se débrouiller sans explications (c’est mon avis).

C’est quoi l’amour inconditionnel ?

Un mot qui m’a interpellé dans ce qu’elle m’a dit est “l’amour inconditionnel”. Est-ce vraiment tout accepter de l’autre car “malgré lui” il nous fait souffrir ? A-t-on des repères sains concernant la définition de l’amour romantique et l’amour inconditionnel ? Aimer inconditionnellement quelqu’un est-ce vraiment s’abandonner pour l’autre ? Quitte à se mettre en danger ou à participer à une situation où on a peur et où on perd en estime de soi-même ?

Si on prend l’exemple du parent qui éduque son enfant aujourd’hui et qui est noyé dans de la psychologie positive à l’extrême qui enseigne qu’aimer inconditionnellement son enfant c’est respecter ses désirs et ses envies, lui éviter toute frustration, écouter et entendre sa parole, quitte à lui donner l’autorité de sa propre vie. Pourtant, la responsabilité de l’adulte est d’aider l’enfant à se construire, le guider en lui apportant des repères rassurants parce qu’il est encore immature tant émotionnellement que psychologiquement. Aimer inconditionnellement son enfant n’est-ce pas justement lui renvoyer, par des paroles ou des actes, le message suivant : “c’est bien parce que je t’aime profondément, que je me soucie de ta construction et de ta vie à venir, que je t’apprends que dans la vie il y a des limites. Je veux t’apprendre qu’il y a des règles pour vivre et être heureux ensemble dans cette société. Car, là où la liberté de l’un commence, s’arrête celle de l’autre. Je veux que tu sois capable de te confronter à la frustration, que tu puisses l’exprimer et que je t’apprenne à gérer tes émotions, pour que tu puisse être heureux et stable car la vie est faite d’imprévus”.

 

Je demande alors à Delphine : “Qu’est-ce qui faisait que dans cette relation il y avait selon elle de l’amour inconditionnel ?” 

Parce que j’avais l’impression qu’il me sauvait de ma famille, de la vie que j’avais avec elle. Il me sauvait d’un point de vue mental car ma famille me causait une souffrance qui me mettait en état suicidaire. Plusieurs fois il m’a empêché de le faire, je me suis alors sentie redevable. Je ne pouvais pas abandonner notre histoire pour un oui ou pour un non.

Dans son discours je repère une notion floue des limites. Delphine se sent menacée physiquement mais dit malgré tout ne pas vouloir quitter la relation pour “un oui ou un non”. On peut faire ici l’hypothèse d’une banalisation de la violence. En effet, il n’est pas rare que quand on grandit dans un certain environnement familial où on a dû évoluer avec une absence de limites “saines”, les repères posés sur ce qu’on pense être nos limites sont floues et on a un seuil de tolérance potentiellement très, voire trop, grand. On a appris qu’aimer c’était souffrir, aimer l’autre “pour de vrai” c’est supporter sa souffrance même dans le cas où il nous fait nous sentir malheureux et en insécurité émotionnelle, psychologique ou physique. La plupart du temps tout cela est inconscient voire semi-conscient, car si on s’autorise à en avoir vraiment conscience cela voudrait dire qu’on aurait aussi conscience que la violence verbale et physique est une limite à ne pas dépasser, donc qu’il faut poser une limite dans ces relations parentales. Mais qui suis-je pour dire que mes parents ont tort ? Ceux qui m’ont donné la vie et auprès de qui je me sens redevable ? En plus, si j’admet que cette violence et ce dénigrement subit par eux n’est pas normal, qu’est-ce qu’il me reste de cette relation essentielle dans ma vie ? Pour ma construction et ma survie physique et mentale ? Si eux ne m’acceptent et ne m’aiment pas comme je suis, qu’est-ce qu’il me reste ?

Je redemande une nouvelle fois à Delphine quelle est réellement sa question car dans son discours on sent bien qu’il y a une conscience d’une toxicité dans cette dynamique, alors que cherche-t-elle réellement à savoir en me demandant comment sait-on si une relation est toxique ? Elle me répond et u coup sa question apparaît plutôt ainsi : “Comment savoir si une relation est toxique AVANT de tomber là-dedans ? j’ai aussi envie d’aider les autres à ne pas tomber là-dedans”.

Le déclic et la décision de partir

Je demande aussi à delphine ce qui a créé ce fameux déclic qu’il était temps de partir de cette relation, quel était le lien entre la décision de rompre et la fausse couche qu’elle a vécu ?

Le bébé était comme un “miracle” car mon copain de l’époque avait été déclaré stérile, donc quand je suis tombée enceinte on s’est mis beaucoup de pression dedans. Quand j’ai perdu le bébé, il est devenu ultra froid, il voulait absolument faire l’amour pour refaire un bébé. Il n’a pas du tout pris en compte mon deuil. Il n’y avait que son besoin qui comptait, je me suis rendue compte que pour lui je n’avais pas le droit de souffrir ni d’être en deuil. Et ce qui a fait le déclic c’est qu’à ce moment-là j’étais majeur, j’avais des économies que je n’avais pas avant, j’étais indépendante, pouvait reprendre ses études et être hébergée chez sa grand-mère. Il m’a suppliée pendant des mois de rester avec lui mais quand il a vu que cela ne fonctionnait pas et que je ne réagissais pas comme lui, il s’est montré ultra violent.

Dans ce qu’explique Delphine, on comprend face à la perte du bébé, du fruit de cet amour qu’elle pensait inconditionnel, la réaction de son partenaire semble avoir induit une prise de conscience nouvelle. Pour amorcer un début de réponse à ce qui montre qu’une relation est toxique, il est bon de se demander : “comment repérer qu’une relation est toxique?” En effet, Delphine, actuellement enceinte, dit qu’elle veut pouvoir transmettre cette connaissance à son futur enfant pour le protéger ainsi qu’à son amie qui souffre actuellement d’une relation où il y a de la dépendance et beaucoup de souffrance. 

2. Une relation amoureuse toxique c’est quoi ?

La confusion entre amour et possession 

En bon psy qui se respecte, forcément je creuse encore la question ! Pour y répondre, j’ai besoin de plus d’éléments. Je lui demande ce qu’elle considérait auparavant comme de l’amour et qu’elle voit finalement comme des comportements toxiques. Delphine me répond : 

  • “Ne jamais laisser tout passer par amour”
  • “L’amour n’est pas une excuse à la violence ou au comportement irrespectueux”
  • “Nous sommes des personnes pas des objets ni même des trophées”
  • “Ne jamais laisser un comportement déviant se répéter”
  • “Un mec qui tape, il le refera… ne pas agir et rester dedans c’est limite du suicide” 
  • “Ne jamais laisser un comportement déviant se répéter, que ce soit “ça” ou même sur le plan physique” 

Une relation qui ne nous correspond pas est toujours source d’enseignements, même si c’est dans la douleur. C’est ce que nous montre indirectement Delphine. Finalement l’amour, qu’on le décrive inconditionnel ou pas et bien qu’on le définisse comme le fait d’aimer une personne avec ses qualités, de l’accepter et de l’aimer avec ses défauts, est-ce vraiment de l’amour lorsqu’on le vit sous forme d’emprise ?

La tendance actuelle voudrait qu’on saute sur l’occasion de dire “ah c’est de la dépendance affective !”. Il est assez rare que je l’emploie car je trouve qu’il s’agit aussi d’un mot un peu fourre-tout que l’on utilise un peu trop facilement et d’une manière parfois généralisée dans les relations amoureuses. La notion de dépendance est bien plus complexe et relève de causes très profondes qui touchent les croyances que chacun à sur lui-même concernant la relation à l’autre en général. Plutôt que de se demander s’il s’agit de dépendance affective, qui risquerait de figer une personne dans un auto-diagnostique culpabilisant et enfermant, il me semble qu’il serait plus juste de se demander, pourquoi restons-nous dans des relations qui menacent notre santé physique et mentale ? Quels sont les bénéfices secondaires qui nous font rester malgré l’intensité de la souffrance ?

Relation toxique : pourquoi on y reste ?

Delphine vit avec sa famille des moments de dénigrements auxquels elle m’explique ne rien dire car ne pas savoir comment y réagir bien qu’elle en souffre fortement au point de faire des tentatives de suicide. Cette relation, qu’elle vit entre ses 14 ans et ses 20 ans, semble la faire se sentir vivante tout en lui permettant de libérer une certaine violence déjà vécue dans une situation où elle en fait le choix.

Cette description de la situation me fait penser à l’histoire de Christian Grey dans 50 nuances de Grey qui a sublimé la maltraitance physique de son père à travers des activités sexuelles sado-maso avec une femme plus âgée que lui. Prendre du plaisir progressivement dans des relations sexuelles avec une femme où il y a de la douleur et en même temps des limites posées dans une forme de soutien mutuel (bien que pervers) serait comme une tentative pour se réapproprier cette souffrance. Se la réapproprier permet alors de ne plus la subir, de ne plus la laisser nous dépasser. C’est comme la tentative de reprendre un jour le contrôle sur une situation où on s’est senti complètement impuissant. On la répète pour aider à mieux contenir les émotions liées à un traumatisme vécu, en faire quelque chose d’autre, mais ici en reproduisant une relation où on dépasse des limites corporelles de l’autre et on en souffre.

Et il ne faut pas oublier aussi que l’on reproduit ce mode relationnel car c’est le seul que l’on connaît et/ou que l’on a intériorisé. Parfois c’est notre zone de confort, inconsciemment en sortir serait plus menaçant pour sa survie psychique que de découvrir un autre mode, même s’il est plus sain. Car on n’a pas de repère, on ne sait pas ce que plus sain veut réellement dire au fond de nous et pense-t-on vraiment le mériter ? Passer le pas de découvrir un autre mode relationnel peut faire peur car il représente l’inconnu, on ne sait pas ce que l’on va y trouver ni à quelle sauce on va être mangé ! “Et si c’était pire ?” 

Pourtant, il arrive que l’on prenne conscience de la dangerosité d’une relation seulement après plusieurs mois ou années. Dans la situation de Delphine, on pourrait penser qu’on a cherché à troquer un état suicidaire pour un autre. Dans la relation avec son copain, il la soutenait et l’empêchait de concrétiser ses passages à l’acte mais dans le même temps se montrait violent par phases. Elle n’était donc plus active du risque suicidaire ce qui a probablement soulagé pendant un temps l’impression de bcp moins souffrir qu’avec ses parents. Après le décès du bébé, Delphine dit avoir pris conscience qu’ “un mec qui tape, il le refera… ne pas agir et rester dedans c’est limite du suicide”. Sans creuser le pourquoi du comment ici, ce moment l’a probablement aidée à conscientiser qu’en acceptant cette relation et en l’entretenant, elle était finalement actrice dans le fait de se faire du mal à elle-même. Ce qui, une fois conscientisé, est devenu inacceptable.

Un réel Instagram illustre bien la prise de conscience de la répétition dans les relations amoureuses, je vous invite à le regarder avant de lire la suite : https://www.instagram.com/p/C3Cr6k_CDxW/

Relation toxique : les signaux d’alerte

Il y a parfois des relations où on réactive les pires côtés de l’autre malgré soi. Face à ça, soit on arrive à évoluer ensemble, soit on se détruit. Alors, où est la limite ? Les pistes sont parfois brouillées par des “et si ça s’était passé différemment”, “et si ce n’était pas juste un problème de timing?”. Rien ne peut dire que cela ne pourrait pas se reproduire, surtout si finalement on a appris que cette relation était toxique, sans en comprendre profondément les leçons de pourquoi c’était toxique. Et comment ça aurait pu être si ça avait été sain, dans cette situation spécifique.

Finalement, comment sait-on que c’est toxique ? J’ai tendance à penser qu’on a besoin de repères sains pour comprendre et repérer quand c’est toxique. Si on baigne dans le toxique et que cela fait partie de ce qu’on a toujours connu, ai-je réellement la capacité de comprendre ce qui est sain pour moi ? Donc plutôt que de retracer tous les comportements toxiques et inimaginables, je vous invite à vous concentrer sur ce qui est sain. Car en faisant ça, on s’oblige à se focaliser sur soi plutôt que sur l’autre. Cela permet de passer de “il a été comme ci ou comme ça” en cherchant à qui ou à quoi la faute, à “j’avais besoin de ça”. On s’oblige à se regarder en face et à apprendre de soi-même, cette part de soi qui n’a encore jamais trouvé sa place dans les relations affectives. Cette part de soi qui connait ses limites et ses besoins, les ressources qu’elle peut mobiliser face à un événement fort en face d’elle et jusqu’où elle peut “laisser faire” avant de “dire stop”. Si l’on ne s’accorde pas une place légitime dans cette histoire, une place de “responsable” (et non de coupable) et qu’on se concentre essentiellement sur l’autre et ses actes en se demandant si ce n’est pas un pervers narcissique par exemple, on n’y arrivera pas. Ce qui est “toxique” pour une personne ne l’est pas toujours pour une autre !

Quels sont les 8 signaux d’alerte d’une relation toxique ?

  • Ma vie s’est dégradée depuis que je fréquente cette personne (évaluer l’impact de cette personne sur toutes les sphères de votre vie : professionnelle, amicale, familiale, sexuelle, santé, hobbies…).
  • Je ressens des émotions négatives que je ne ressentais pas avant/ que je n’avais pas ressenties depuis longtemps (peur, honte, dévalorisation, haine/rage, angoisse incontrôlée).
  • Si vous vous dites ces deux phrases : “je ne me reconnais plus”, “j’ai l’impression d’être la pire version de moi-même”).
  • La perte de liberté de décision sur sa vie, ses projets et soi-même jusqu’à son corps et son apparence physique.
  • La violence qu’elle soit physique ou verbale, les menaces et les chantages affectifs.
  • Les paroles dénigrantes et insultantes au sujet de ce qui vous définit dans votre personnalité ou vos besoins.
  • Le non respect de vos limites que cela soit volontaire ou non.
  • Je sens que j’adapte qui je suis, ma personnalité, mon identité en faveur des besoins l’autre, au point où parfois je ne sais plus qui je suis. J’ai l’impression de disparaître dans l’autre, à la fois ça m’angoisse et en même temps disparaître peut me faire du bien surtout si je souffre d’être qui je suis.

Comment clarifier si la relation est toxique avec une personne et comment l’éviter : 

  • En utilisant une communication non violente (CNV) ouverte et affirmée (je ne peux attendre que l’autre devine mes pensées, besoins et limites, cela relève de ma propre responsabilité de me connaître suffisamment pour savoir me positionner et m’expliquer).
  • Etre capable de donner ce qu’on a besoin de recevoir d’une manière saine (oui je peux être toxique pour l’autre sans le vouloir et déclencher une dynamique néfaste pour tous les deux).
  • En vérifiant dans une discussion ouverte que les limites et besoins de l’un sont compatibles et n’impactent pas ceux de l’autre.

3. Une relation amoureuse saine c’est quoi ?

Comment je sais que c’est sain pour moi ?

On peut mettre en place 3 actions pour répondre à cette question : 

  • On apprend de soi, on cherche à comprendre son identité (qui on est et qui on veut être)
  • On travaille sur soi pour découvrir ses failles et ce qui est fragile en soi 
  • On analyse quel quel genre de comportement peut nous faire perdre notre équilibre émotionnel et psychologique afin de mieux comprendre ce qui ne nous convient pas

Qu’est-ce qu’une relation saine ?

J’évalue ma relation en me demandant si je peux répondre positivement à ces affirmations : 

  • Est-ce que je me sens autorisée (par l’autre) à être moi-même sans risque de souffrir (avec mes failles, mes émotions négatives, mon avis personnel, ma pleine personnalité).
  • Est-ce que je me sens soutenue quand mes fragilités se révèlent.
  • Cette relation ne m’a jamais fait ressentir de la peur d’être violenté physiquement ou psychiquement.
  • Je ne me sens pas forcée dans cette relation, je me sens libre d’y être à mon rythme.
  • Je ressens une réciprocité et je me sens à ma place, chacun est satisfait de la place qu’il a dans le couple.
  • Cette relation m’aide à évoluer positivement, à me renforcer dans ma vie et à mieux me comprendre moi-même, plutôt que de me tirer vers le bas et me faire perdre mon estime de moi-même.
  • Je me sens fière d’être dans cette relation, plutôt que de ressentir de la culpabilité et de la honte de vivre ce que je vis.
  • Je conserve la même identité et personnalité face à cette personne.

Il peut bien sûr y avoir des signaux d’alerte, mais si vous ne connaissez pas vos “green flag”, vous ne pouvez pas savoir si votre souffrance provient de vous, du comportement de l’autre vis-à-vis de vous, ou si vous entretenez cela à deux.

Avec tous ces éléments on comprend mieux pourquoi cela ne suffit pas de prendre conscience qu’une situation est toxique pour savoir comment repérer une relation toxique pour éviter de s’y embourber. Si l’on n’a pas compris pourquoi elle a été toxique pour nous, ce que cela est venu bafouer de nos limites et de nos besoins, ce qui dans cette relation nous empêchant de développer des ressources bénéfiques et saines pour nous, on ne peut pas trouver les clés pour réagir en notre faveur si cela se répète. Avoir ces clés, dont certaines sont universelles et certaines sont singulières, c’est ça qui permet de savoir ce qui est toxique pour nous et/ou, pour toute autre personne. C’est ça qui permet de s’extirper de relations dites “toxiques” et de faire le point : Qu’ai-je entretenu malgré moi dans cette relation de souffrance à deux ? Qu’est-ce que j’ai laissé faire ? Si je n’arrive pas à me positionner autrement, qu’est-ce qu’il y a en moi (une croyance, un conditionnement comportemental…) qui fait que je me “laisse faire” et que je répète ce schéma malgré moi ?Encore une fois, il me semble qu’on peut répondre à ces questions surtout quand on a des repères de ce qui est sain pour nous et qu’on a pris conscience des limites dans ce qu’on peut accepter de l’autre.

Ce qui peut aider ? Analysez la différence entre les relations (même s’il n’y en a qu’une, qu’elle soit dans le travail, la famille, auprès des amis, une connaissance peu importe) autour de vous dans lesquelles vous vous sentez en paix, à votre place, respectés et aimés pour ce que vous êtes. Qu’est-ce qu’il y a en trop ou en moins comparé à cette relation que vous ressentez toxique ? Prenez ces bonnes expériences comme des points de repère. Parfois ce sont aussi les expériences relationnelles positives des autres qui nous montrent l’exemple. Une question qui peut être importante de se poser est aussi : est-ce que je me dis que c’est possible pour moi, que je mérite ou que je suis légitime de vivre la même chose ? Parfois on peut le bloquer inconsciemment dans sa vie car on se dit que ce n’est pas pour nous, surtout si on a eu une éducation où on s’est fait insulter, rabaisser, si on a vécu du désamour et que nos premières figures d’autorité et d’identification (notre père et notre mère) nous on dit que notre existence n’était pas légitime et qu’on avait pas de valeur ou qu’on méritait de souffrir. 

Si on s’arrête deux minutes sur la question, comment sait-on que le temps est moche et déprimant si on n’a vu que ça dans sa vie ? Si on prend l’exemple de ce film où les émotions et les couleurs sont absentes – je ne me souviens plus de son nom – la souffrance n’existe pas car tout est neutre, la joie n’existe pas non plus) ? N’est-ce pas parce qu’on a déjà vu le soleil et ressenti sa chaleur et la joie qu’elle peut procurer ? N’est-ce pas parce que les couleurs de la vie sont différentes que l’on perçoit cette différence ? N’est-ce pas le fait d’être face à un comportement qui nous fait ressentir de la douleur, et ce sentiment de bien-être que l’on ressent face à un autre, que l’on comprend ce qui est bon ou mauvais pour nous ? D’ailleurs, certains vont également adorer le froid et la pluie, et détester la chaleur et la lumière vive du soleil . 

En matière de relation c’est pareil, ce qui est toxique pour une personne, ne l’est pas forcément pour une autre…

Conclusion

L’histoire de Delphine nous donne des éléments concrets et vivants pour explorer cette question de “comment reconnaître une relation toxique ?” Pourquoi veut-on trouver des réponses ? Car on ne veut plus retomber dedans et on aimerait que nos proches ou nos enfants ne subissent pas le même sort. Il est important de prendre en compte qu’une relation, même jugée toxique, est source d’un enseignement extrêmement riche pour nous apprendre quels sont nos besoins, limites et ressources qui ont été bafoués dans cette histoire. Il est important d’analyser le comportement de l’autre, certes, mais il l’est d’autant plus de faire un retour sur soi-même en se regardant d’un point de vue extérieur. Si on n’arrive pas à le faire seul, on peut solliciter un thérapeute.

Quels comportements j’ai adoptés, ou je n’ai pas adoptés, qui ont favorisé cette relation ? Pourquoi suis-je restée ? Le but n’est pas de culpabiliser en se sentant coupable, mais de reprendre une certaine responsabilité car oui, il est possible de reprendre son pouvoir en main même face à la plus horrible des situations. Comment fait-on ? Dans cet article je vous propose de : mettre en place 3 actions précises dans votre relation, explorer les 8 affirmations significatives d’une relation toxique et voir si vous pouvez répondre par l’affirmative aux différents points relatifs au vécu d’une relation saine, peut vous aider à faire le point et à analyser votre propre situation. Mais surtout, n’oubliez jamais que ce n’est pas parce qu’une relation est toxique que la personne est forcément perverse narcissique ; ou on parvient à avancer à deux, à évoluer à deux, ou on se tire vers le bas continuellement et à ce moment-là il faut voir si on arrête ou non cette relation. On peut, tout un chacun, appuyer sur les pires côtés de l’autre, et on peut aussi, soi-même, être toxique pour une autre personne. Même sans le vouloir…

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