[Hors Série #1] – L’algorithme VS Tamara Démêle la Psy : Assistez au DUEL 😀

par | 23/02/2024 | Articles | 0 commentaires

Aujourd’hui je poste le premier épisode de podcast HORS SÉRIE ! Vous pourrez en retrouver (par surprise et à l’occasion) les vendredis, lorsque j’ai un sujet plus léger à partager qui ne rentre pas dans les autres séries comme [Quand Consulter un Psy] ou [La FAQ Psy].

Je l’ai écrit après la discussion avec un auditeur avec qui j’ai parlé de l’activité de psy sur les réseaux face à l’algorithme. Il me semble que quand on travaille dans le domaine de la psychologie et de la thérapie on est à la fois confrontés à des soucis (et projections des autres) d’ordre éthique et parfois presque moral. On reparlera une autre fois des représentations du métier de psy dans la société actuelle ! 😉.  Finalement, expliquer les coulisses de mes réseaux et de ma communication sur la psychothérapie face aux exigences de l’algorithme, m’a fait repenser à cette étude d’Ash Salomon (à la hauteur de ma mémoire lors de son écriture) concernant le conformisme social. Lors de cette expérience 75% des gens se sont rangés du côté de la majorité, choisissant la mauvaise réponse, au moins une fois malgré l’évidence de la bonne réponse (don’t worry j’ai vérifié après-coup 😛). Ici, j’explore ce parallèle possible entre l’algorithme actuel et notre tendance au conformisme, tout en repensant à des anecdotes de la fac de psycho que je vous partage.

Est-il possible de dealer avec l’algorithme tout en gardant l’esprit d’être dans un partage authentique et libre désiré par cette chaîne Tamara Démêle la Psy ? Vos avis sont les bienvenus (petit sondage sur le podcast). En tous cas, j’en fais le pari ! 

Ecoutez l’épisode de podcast : 🎙️ [Hors Série #1] – L’algorithme VS Tamara Démêle la Psy : Assistez au DUEL 😀

L’antinomie entre l’éthique de la thérapie et l’algorithme des réseaux sociaux

L’algorithme c’est quoi ?! 

Parmi les personnes qui écouteront cet épisode, il y en a qui sauront très bien ce que c’est, d’autres qui sauront plus ou moins (pour qui c’est un peu flou comme un astigmate qui regarde son bouquin en ayant oublié ses lunettes), ou d‘autres qui le découvrent à cette lecture.

L’idée n’est pas de vous faire un cours et un débat intellectuel sur l’algorithme en fonction des réseaux utilisés (désolée pour les passionnés de l’IA). Pour être honnête j’ai un peu la flemme de rentrer dans les détails et vous comprendrez pourquoi en écoutant cet épisode. Alors on va faire simple !

Est-ce que vous le saviez ? Si vous appréciez cette chaîne ou que vous pensez qu’elle serait utile pour quelqu’un d’autre, qu’elle pourrait amener des prises de conscience mais que vous ne likez pas, ne vous abonnez pas, ne commentez pas, bref en gros qu’il n’y a pas d’activité visible après la découverte de la chaîne et/où l’écoute d’un épisode, Google,les plateformes de podcast, les réseaux et compagnie vont estimer que sont le contenu de cette chaîne n’est pas intéressant pour les gens qui recherchent ce type de sujets. Il estimera que ce n’est donc pas utile à la communauté et pour cette simple raison, ne le mettra pas en avant en lui donnant une visibilité en ligne. Les épisodes de la chaîne ne seront donc pas visibles pour ceux qui pourraient en avoir besoin, ceux à qui ça apprendrait quelque chose ou que cela aiderait dans leur développement personnel.

Et c’est bête hein parce que même sur ma page Google business je n’ai pas d’étoiles, et pourtant j’ai quand même des patients qui évoluent, qui avancent de jour en jour, à leur propre rythme, et qui ressentent leurs évolutions et en sont satisfaits. Alors pourquoi ? Je devrais avoir des étoiles, les gens devraient s’empresser de m’en mettre et d’ajouter un commentaire s’ils sont satisfaits non ?! Parce que c’est dans l’air du temps nan ? Et puis, en tant que personne qui cherche un professionnel sur internet, ça me rassure de voir des étoiles et des commentaires, ça singularise la personne, me prouve que ce n’est pas un charlatan, un robot ou un incompétant. Voilà, parce que je suis assez cartésien et je ne crois que ce que je vois !

Sauf qu’on oublie aussi que la plupart des gens préfèrent garder leur anonymat et leur confidentialité, surtout dans le domaine de la psychothérapie. Il y en a qui ne veulent prendre aucun risque par rapport à ça. Et ça moi je le comprends. D’ailleurs ce n’est pas toujours évident non plus personnellement de reconnaître ses avancées, déjà seul face à soi-même, parce qu’on doute, parce que la thérapie ça remue.

Si je pouvais faire un parallèle avec cette dualité ressentie face à l’algorithme, c’est un peu comme quand on fait des études de psychologie et qu’on cherche un stage (ou tout étudiant qui a galéré à trouver ou mettre en place un stage). Il peut y avoir un véritable duel entre la fac qui veut que le stage signe la convention de stage en premier, et le stage qui veut que la fac signe en premier. Aucun des deux ne veut lâcher. 

Alors en plus si vous vous retrouvez dans une équipe ou une institution qui est un peu parano (avec un noyau psychotique groupal assez fort) vous vous retrouvez un petit peu écartelés, comme cet intru qui se fait tirailler, vous êtes au milieu, ça tire d’un côté ça tire de l’autre, on se retrouve écartelé entre les deux. On prend alors les projections des gens du stage, comme s’il s’agissait d’un manque de volonté et de considération de votre part ou que vous souhaitez leur causer des problèmes, et entre la fac, comme ce Père autoritaire et inflexible. Vous me trouvez dure ? Je me souviens de ce bureau de stage où il y avait une personne assez antipathique. 

Imaginez, une étudiante sort en pleurs car sans le tampon de l’université, son stage ne sera pas validé. Une autre étudiante, qui me raconte cette histoire, me dit croiser cette jeune femme et lorsqu’elle arrive, la personne du bureau la regarde de travers en lui disant “je comprends vraiment pas pourquoi vous faites tous un scandale pour un truc pareil… Est-ce que vous aussi vous allez pleurer comme celle qui vient de sortir?”. Je me souviens qu’elle lui avait rétorqué : “Non ! Mais par contre je vais peut-être m’énerver !”. Apparemment elle a eu gain de cause… Bref c’était parfois la jungle.

Et je trouve que ça fait un peu écho à cette question de l’algorithme. C’est un peu la jungle, comme si on devait contenter tout le monde, même les injonctions paradoxales, alors que c’est impossible. Ou que comme moi, peut-être c’est aussi votre cas, vous n’en avez pas trop envie.

L’algorithme : une des formes d’expression du conformisme social ?

L’algorithme nous incite à être actif et réactif pour montrer à Google, aux plateformes de podcast, aux réseaux sociaux qu’on aime ce qu’on écoute (par les likes), qu’on est engagé dans ce qu’on écoute (par les abonnements), que ce qu’on écoute est utile et qualitatif (en écoutant entièrement ou en réécoutant un épisode). En y réfléchissant, ça m’a tout de suite fait penser à la théorie du conformisme de la psychologie sociale. La psycho sociale fait partie de ces domaines de la psychologie qui possèdent des laboratoires de recherche et qui font des expériences. Pourquoi on juge qu’un psychologue, un professionnel de santé ou autre, qui n’a pas d’étoiles ni de commentaires de ses patients visibles sur Internet (c’est pareil pour les chaînes sur les réseaux comme Insta, Fb et YouTube), ben on va se dire que s’il n’y a pas d’indicateurs que ça plaît aux autres, ça n’est pas non plus intéressant pour moi ! Et à ce sujet, comme je le dis souvent, on est tous logés à la même enseigne. Et ça, d’un point de vue social, on peut l’aborder la question du conformisme social

Alors ouais je suis psychologue clinicienne mais j’ai fait ma Licence à l’Institut de psychologie de l’Université Paris Descartes où on mange à toutes les sauces différents types de psychologie pendant les 3 années de Licence. Alors du coup c’est super dur je vous cache pas que j’ai des piles et des piles de papier qui dorment dans des cartons mais n’empêche que c’est extrêmement intéressant. En plus être en capacité de faire des parallèles entre différents concepts de la psychologie ça m’amuse. C’est comme ça que j’ai découvert la psychologie sociale en L1 donc je me suis bien marré quand même au premier cours quand j’ai vu qu’on allait étudier la technique du “pied dans la bouche” et du “pied dans la porte” je me suis dit “mais qu’est-ce qu’on va faire aux gens” (ahah). En tout cas, soyez surpris ou pas, d’accord ou pas, on nous a enseigné qu’il existait des études très sérieuses en psycho sociale qui mettent en relief notre tendance à nous conformer.

J’ai le souvenir d’une expérience toute simple où il fallait dire quelle colonne d’un graphique était la plus haute. Imaginez un truc tout bête, comme ces graphiques qu’on faisait en maths et qu’on adorait. Quand on choisit la colonne on doit aller se positionner dans le groupe correspondant, un peu comme dans les jeux télé (prenez cette illustration de l’expérience de manière ludique). 

La colonne A fait 2 cm, la colonne B fait 10 cm et la colonne C en fait 5, par exemple. Et là on demande aux gens quelle est la colonne la plus haute, donc qui mesure le plus de centimètres. La réponse est évidente c’est celle qui fait 10 cm non ?! Mais, qu’est-ce que vous faites s’il y a une majorité, par exemple 9 ou 19 personnes, c’est pas assez ok imaginons 49 personnes, aller on va dire 99 personnes qui se positionnent sur la colonne qui fait 5 cm en disant que c’est la plus haute ? Comment vous sentez-vous à ce moment-là ? Et qu’est-ce que vous faites ? 

Et bien vous savez quoi? Les résultats statistiques ont relevé qu’il y avait un pourcentage imbattable de personnes (je me rappelle pas du résultat exact) mais c’était exorbitant je me demande si c’est pas de l’ordre du 80 % de personnes qui se sont rangées du côté de la majorité. Lorsque la majorité se rangeait du côté de la bonne réponse, ce pourcentage était proche du 100%. Pourquoi ? Mais qu’est-ce qui se passe à ce moment-là ? Parce que la réponse de la colonne la plus grande est la A, celle qui fait 10 cm, pas 5 et pas 2, “c’est quand même assez évident non?”, pourrait-on se dire. 

Et bien par l’effet du conformisme social, on doute. La majorité nous fait douter. A ce moment-là on se dit, mais peut-être que c’est moi qui ne voit pas clairement, il y a il y a un loup caché quelque part et j’ai pas tout compris de la consigne, ou alors c’est moi qui pense pas normalement. Et des fois on peut même carrément douter du résultat, on peut se dire je suis à côté de la plaque j’ai rien compris ou je suis pas normal voilà. Il peut même arriver, bien que l’on soit sûr du résultat, par le conformisme social dans lequel on est conditionné, c’est-à-dire ce besoin conscient ou inconscient d’adhérer à un groupe social pourquoi pour faire partie d’un groupe parce que c’est comme ça qu’on fonctionne en tant qu’être humain aussi, et ben tout simplement pour pas passer pour un con on va se ranger du côté de la majorité on va se mettre à la réponse c’est comme tout le monde parce qu’on veut pas sortir du lot on veut pas faire tâche, et on va laisser de côté notre vérité celle qui nous paraît évidente !

Et vous savez comment les chercheurs en psychologie sociale, ils ont fait ça ? Et ben ils vous font croire que vous faites une étude où tout le monde est invité sauf qu’en fait par exemple sur les 10 il y a 9 personnes qui sont des complices ! Et attention j’en vois venir certains, de mémoire ils ont fait plusieurs groupes tests permettant de réfuter l’hypothèse qu’il s’agit d’une question de niveau d’études ou de catégorie sociale. [ Je précise à nouveau qu’il faut prendre cet exemple avec une certaine légèreté, à la hauteur de ce dont je me souviens, ce qui n’en change pas le fond des résultats abordés ici 😀 ]

L’algorithme VS Tamara Démêle la Psy : le compromis singulier

Bref, tout ça pour dire qu’au sujet de l’algorithme qu’il soit sur Google, sur les plateformes de podcast, sur insta, Facebook, YouTube, LinkedIn et cetera et cetera… ne pourrait-on pas dire qu’il fonctionne un peu sur le principe du conformisme social ? Cette tendance à suivre la tendance… Parce qu’en gros, si on crée du contenu qui puisse être accessible du plus de monde possible, il faut chouchouter et faire plaisir à l’algorithme. Le souci c’est qu’au-delà du partage que j’aime avoir avec les gens, c’est aussi ça une des sources principales de ma motivation à faire cette chaîne, que mes contenus arrivent à ceux à qui ils apporteraient quelque chose. 

Comment faire sans imiter les marketing abusifs ? Si quand vous découvrez mes contenus, vous likez, commentez, ou vous vous abonnez en vous disant “bah peut-être qu’un jour ça arrivera jusqu’à cette personne qui me casse les pieds qui me prend pour sa psy, peut-être que ce contenu lui aidera”, ou alors “ah ça me fait penser à telle personne qui pourrait avoir besoin d’aide, peut-être que cette personne-là qu’il se rend pas compte des situations difficiles dans lesquelles elle se met, en prendra conscience”, ou bien “ça m’aide moi, ça me parle ça me fait rire ça suscite des émotions en moi” peu importe lesquelles. Si tout ça vous parle d’une manière ou d’une autre, je vous invite à faire partie de la communauté et à être actif et réactif pour être dans le partage ensemble. Et aussi pour que je sache si ça vous apprend des choses, si ça vous aide. Mais de la même manière que je fonctionne avec mes patients, il n’y a rien d’obligatoire  et mon désir de créer et de partager sera toujours présent ! 

D’ailleurs, si vous voulez aussi faire partie de ces badas qui arrivent à répondre la réponse B même s’il y a 1000 personnes qui ont répondu la réponse A ou C, c’est avec joie que je vous accueille dans cette communauté ! Si, comme les personnes que j’accompagne en séance, vous ne voulez plus rentrer dans les cases des autres mais vous fabriquer la vôtre, celle qui sera faite pour vous, parfaitement imparfaite, vous êtes les bienvenus ! Si ces contenus vous parlent vraiment, vous apportent vraiment quelque chose à vous ou à quelqu’un que vous connaissez, je me dis que dans le fond, cette chaîne trouvera son chemin auprès de ceux qui en ont besoin sans avoir à tomber dans un marketing digital qui nous polluent comme sur YouTube et que ça pourrait se faire naturellement aussi même si cela peut être plus long.

Conclusion : se fondre dans la masse sans se confondre

Je trouvais ça quand même important de vous expliquer comment fonctionne l’algorithme sur internet, parce qu’en tant que néophyte moi-même je ne savais pas et ne me doutais pas de tout ce qu’il y avait derrière. Si vous êtes plus calé en informatique que moi, vous en savez sûrement plus. Et c’était un moyen d’aborder le conformisme social avec vous, de parler encore de psychologie, et de vous montrer encore comment à partir d’un rien, d’un exemple vivant de la vie de tous les jours, on peut faire de la psychologie et on peut apprendre de nouvelles choses. Et d’une manière qui parle ! 

Je tiens à exprimer que cultiver un sentiment d’appartenance d’un groupe social c’est important, ça nous nourrit, nous rassure, on se sent considéré et c’est narcissisant. Mais parmi les personnes que je reçois en thérapie, il y en a malheureusement beaucoup qui souffrent de ne pouvoir être elles-mêmes et de sortir du lot. Pas forcément par esprit de militantisme, mais pour s’autoriser à trouver en quoi elles sont uniques, à apprendre à définir puis à aimer leur propre “case identitaire” parfaitement imparfaite qu’elles tentent de se construire et de consolider, sans empiéter sur celle des autres. 
Et parler de ce sujet c’était aussi pour moi l’occasion de dire qu’on a tous le droit d’exprimer sa différence et son authenticité, que l’on suive une thérapie, ou pas ! Vous ne faites pas exception à cette règle 🙂.

N’hésitez pas à commenter cet article et/ou sa version audio  pour me partager ce que mon travail vous apporte et participer à l’amélioration de mes contenus 😉

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